AVĚěĚĂ

menu
Portes ouvertes AVĚěĚĂ Paris Nous rencontrer

Journée internationale des droits des femmes : la mode vectrice d’émancipation

Publié le 08/03/2023

La journée internationale des droits des femmes est célébrée à travers le monde tous les 8 mars. Les Nations Unies ont officialisé l’évènement en 1977, même s’il avait déjà lieu dans différents pays et cultures. Ce jour de l’année est placée sous le signe du rassemblement, du partage et de la mobilisation en faveur des droits des femmes. Le 8 mars permet de faire un bilan sur la situation de la femme dans la société.

Bien souvent, l’industrie de la mode est pointée du doigt pour son côté superficiel et ses dictats stricts, voire sexistes. Les grandes tendances à suivre seraient des freins à la liberté et l’émancipation des femmes. Le corset ou autres accessoires contraignants ont marqué l’imaginaire collectif. Ces habits entravaient le corps de la gent féminine. Les modes des siècles passés limitaient leur confort et leurs mouvements.

Pourtant, au fils des siècles, certains courants de la mode et crĂ©ateurs ont pu jouer un rĂ´le dans la lutte pour les droits des femmes. Parmi eux, on peut citer le souffle libĂ©rateur portĂ© par Coco Chanel dans les annĂ©es 1930 qui dĂ©mocratise le « style Ă  la garçonne Â», c’est-Ă -dire le look pantalon et tailleur. Ou encore, le premier smoking pour femme de la mythique collection automne-hiver, dĂ©voilĂ© par Yves Saint Laurent en 1966. Les vĂŞtements qui Ă©taient destinĂ©s aux hommes se retrouvent dans le vestiaire des femmes. L’objectif Ă©tait de mettre tout le monde sur un pied d’égalitĂ©, de crĂ©er une garde-robe unisexe en s’appropriant l’image sĂ©rieuse et supĂ©rieure rĂ©servĂ©e jusqu’alors aux hommes. Dans les annĂ©es 30, Coco Chanel façonne le style garçonne avec des tenues souples et fluides. Le style et le mode de vie priment. Elle met le vĂŞtement au service de celle qui le porte et non l’inverse. Les tissus et formes sont adaptĂ©s aux besoins des femmes actives, autonomes et rebelles. Plus tard, au cours des annĂ©es 60, Yves Saint Laurent tente de donner le pouvoir Ă  la femme par ses vĂŞtements : Â« La mode n’était pas seulement faite pour embellir les femmes, mais aussi pour les rassurer, leur donner confiance, lui permettre de s’assumer. Â» Durant cette mĂŞme pĂ©riode, un nouveau symbole fait son apparition, la minijupe. Aujourd’hui normalisĂ©e, cela Ă©tait loin d’être le cas lors de son lancement par Mary Quant. Cette styliste britannique a dĂ©cidĂ© de raccourcir ses jupes pour sĂ©duire sa clientèle et pour cĂ©lĂ©brer l’image d’une femme affranchie des codes vestimentaires conservateurs. S’en est ensuivi un conflit intergĂ©nĂ©rationnel. Les jeunes femmes Ă©taient en recherche de libertĂ© et avaient la volontĂ© d’assumer leur sexualitĂ©. Face Ă  elle, leurs parents, qui voyaient la minijupe comme le summum de la vulgaritĂ©. Cette vision a Ă©tĂ© balayĂ©e par le succès de la pièce de tissu. Les couturiers l’ont popularisĂ©e. Les stars comme Catherine Deneuve ou Brigitte Bardot l’ont adoptĂ©e. DĂ©clinable de plein de façons, la jupe fait dĂ©sormais partie du paysage de la mode et de la garde-robe des femmes fières et libres.

Ces dernières années, la représentation de la masculinité et de la féminité ont fini par se mélanger. Les hommes et les femmes prennent leur revanche sur les dictats sociétaux par la mode. Les collections unisexes se multiplient. Les dressings font abstraction de l’identité de genre des individus.

Au même titre, les questions de diversité ont fait leur apparition dans les débats de ces dernières années. Aujourd’hui, on tend à adapter les formes et les matières à tous les corps. Les créateurs et créatrices cassent les codes et mettent à l’honneur des mannequins de toutes morphologies. Le marketing et la publicité normalisent de plus en plus la vision de ce qui était considéré comme des complexes, des imperfections. Tous les corps sont maintenant affichés, défilent sur les podiums.

Toutefois, la mode contemporaine doit encore faire face à une société imprégnée de la culture du viol. Ce concept sociologique renvoie à l’ensemble des comportements et des attitudes qui minimisent, normalisent, voire encouragent les violences sexistes et sexuelles. Certains détracteurs cherchent sans cesse à sexualiser et à rendre vulgaire le corps de la femme, voire se l’approprier. Il est encore courant d’entendre, par exemple, que la jupe est un vêtement de fille légère ou que la tenue est une justification suffisante aux agressions. La société limite parfois l’inclusion des corps et des sexualités dans la mode. Et si le corset visible a été chassé des garde-robes, le poids d’un corset mental pèse encore sur de nombreux individus. La quête d’un corps mince et svelte joue un rôle dans la société et donc sur les tendances vestimentaires.

En parallèle de mouvements sociaux et féministes, les créateurs et créatrices de mode ont libéré les codes vestimentaires pour faire progresser les droits des femmes. Des pièces incontournables comme la minijupe sont devenues des symboles forts de l’émancipation féminine. La mode a de ce fait un rôle essentiel à jouer. Elle est un outil pour lutter contre les visions archaïques et discriminantes des corps.

C’est ce qu’enseigne AVĚěĚĂ Paris Ă  ses Ă©tudiants. CrĂ©er des vĂŞtements n’est pas anodin. Cela peut permettre de transmettre une vision du monde : celle d’une mode adaptĂ©e pour tous, fluide et inclusive. Loin des codes sexistes et stricts imposĂ©s aux corps des femmes depuis des siècles. La journĂ©e des droits des femmes est, pour nous, l’occasion de rappeler les acquis fragiles et les rĂ´les de chacun dans la sociĂ©tĂ©. Il est nĂ©cessaire de continuer cette lutte, en vue d’une sociĂ©tĂ© plus juste et Ă©galitaire, et cela passe notamment par la mode.

Voir plus d'actualités

Voir toutes les actus

°ŐĂ©±ôĂ©ł¦łó˛ą°ů˛µ±đłú
une documentation