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Interview avec Ehryl O’Rourke, diplômée du Cycle Expert Mode Image et Production Média

Publié le 15/02/2019

DiplĂ´mĂ©e d’AVĚěĚĂ Paris et de son Cycle Expert Mode Image et Production MĂ©dia, l’AmĂ©ricaine et dynamique Ehryl O’Rourke est Ă©tablie Ă  Paris oĂą elle a travaillĂ© pour MTV France ou CNN International et oĂą elle a créé avec sa partenaire Leah Li l’agence OuiBridge, une entreprise spĂ©cialisĂ©e dans les relations publiques, le web et le branding.

Erhyl, d'oĂą venez-vous aux États-Unis ? Dites-nous en plus sur vous et votre parcours, jusqu'Ă  vos Ă©tudes Ă  AVĚěĚĂ Paris et la crĂ©ation de OuiBridge ?

Ehryl O’Rourke : J’ai grandi dans une petite ville de banlieue, près de Boston, dans le Massachusetts, appelĂ©e Hopkinton. C’est lĂ  que dĂ©bute le tristement cĂ©lèbre marathon de Boston. En grandissant, il semblait que la plupart des gens autour de moi avaient leur vie planifiĂ©e. Mais pas moi. Je voulais davantage et ne savais comment y parvenir. J’ai franchi beaucoup d’obstacles sur le plan personnel et professionnel, mais rien ne semblait me satisfaire ou me dĂ©fier suffisamment pour m’intĂ©resser Ă  long terme. Au cours de cette pĂ©riode de rĂ©flexion personnelle, j’ai parcouru le monde et en particulier l’Asie et l’Europe. Je savais que je devais quitter les États-Unis. Après mes Ă©tudes en commerce international Ă  la Boston University, j’ai dĂ©cidĂ© d’aller apprendre le français Ă  Paris. La première annĂ©e de mon arrivĂ©e, j’ai travaillĂ© pour de grandes sociĂ©tĂ©s de mĂ©dias telles que Viacom International (MTV France, Nickelodeon, GameOne, J-One) et CNN International. J’ai apprĂ©ciĂ© le secteur des mĂ©dias mais n’étais toujours pas satisfaite de ma carrière professionnelle. Encore une fois, je voulais plus. J’ai alors dĂ©cidĂ© de faire un acte de foi et d’obtenir un MBA Ă  AVĚěĚĂ Paris en raison de ma nature droite, crĂ©ative, extravertie et ouverte. J’ai toujours Ă©tĂ© attachĂ©e Ă  la mode et aux arts, tout en maintenant un esprit d’entreprise. Une fois le diplĂ´me d’AVĚěĚĂ en main, il n’était pas facile de rivaliser avec des milliers d’autres fashionistas dĂ©sireuses de rĂ©ussir dans le secteur, en particulier Ă  Paris. Il y a eu des moments oĂą je me suis vraiment sentie vaincue. Mais je crois que c’est cela qui a motivĂ© ma dĂ©cision de crĂ©er une entreprise.

Vous avez obtenu votre MBA Mode et Media d’AVĚěĚĂ Paris en 2018. Pourquoi avez-vous dĂ©cidĂ© de rejoindre ce MBA et en quoi a-t-il Ă©tĂ© dĂ©terminant ? Qu'avez-vous appris en termes de connaissances, de compĂ©tences pratiques, d’autonomisation ou d’idĂ©es qui ont changĂ© votre vision ou mĂŞme vous-mĂŞme ?

Ehryl O'Rourke

Ehryl O’Rourke : Travailler chez Viacom International et CNN International m’a vraiment ouvert les yeux sur le marketing, la publicitĂ© et le journalisme. C’est pendant cette pĂ©riode que j’ai dĂ©cidĂ© de travailler dans les mĂ©dias, et plutĂ´t dans un domaine plus diversifiĂ© qui me mettrait au dĂ©fi psychologiquement et sur un plan crĂ©atif. J’ignorais que d’étudier la mode me mettrait aussi au dĂ©fi sur un plan plus Ă©motionnel. Un faux clichĂ© veut que les Ă©tudiants des Ă©coles de mode ne sont attirĂ©s que par la mode ou uniquement parce qu’ils aiment les magasins ou se coiffer eux-mĂŞmes. Les gens ne semblent pas comprendre que la mode fait partie de notre histoire, que c’est une forme d’art et d’expression et un secteur se comptant en milliards d’euros, une partie de la culture de notre sociĂ©tĂ© et une partie importante de notre avenir que nous ne pouvons ignorer. J’ai appris la plupart de ces choses Ă  AVĚěĚĂ Paris. Ă€ un niveau plus profond et plus personnel, j'ai appris que je pouvais surmonter toutes les difficultĂ©s Ă©motionnelles que je rencontrais. Travailler dans la mode n’est pas pour les âmes sensibles. Comme dans la plupart des professions, il faut avoir la passion en soi, mais plus encore dans la mode. AVĚěĚĂ Paris est un environnement d’apprentissage très sĂ»r et attentionnĂ©, mais l’école nous encourage surtout Ă  sortir de notre zone de confort et Ă  entreprendre le voyage !

Peu de temps après l’obtention de votre diplôme, vous avez lancé avec votre partenaire Leah Li l'agence de conseil et la plate-forme web OuiBridge, au nom mêlant français et anglais. Comment cette aventure a-t-elle débuté et que propose OuiBridge ?

Ehryl O’Rourke : J’ai rencontrĂ© ma partenaire chinoise Leah lors de mon premier stage axĂ© sur la mode dans une sociĂ©tĂ© appelĂ©e Melijoe, une entreprise de commerce en ligne de vĂŞtements de luxe spĂ©cialisĂ©e dans les vĂŞtements pour enfants, basĂ©e Ă  Paris. Elle et moi avons tous deux travaillĂ© dans le dĂ©partement marketing, relations publiques/communication. Pendant ce temps, nous avons beaucoup parlĂ© de la Chine et de la culture chinoise car j’ai Ă©tudiĂ© Ă  l'Ă©tranger Ă  Shanghai lors de mon dernier semestre Ă  AVĚěĚĂ Paris. Nous plaisantions toujours en disant que nous allions crĂ©er un jour une entreprise ensemble, sans trop y croire.

 

Leah Li de OuiBridge

Un jour, presque par hasard, alors que nous en avions marre de chercher un emploi, nous avons décidé de créer notre entreprise. Notre activité consiste à aider les marques et les concepteurs à bénéficier d’une meilleure exposition sur tel nouveau marché – principalement aux États-Unis, en Europe et en Chine. Nous voulions littéralement créer un « pont », d’un continent à l’autre. Notre nom initial était WeBridge – nous (notre société) allions aider telle marque à faire le lien vers un nouveau marché. Mais puisque nous sommes basés à Paris, nous avons décidé de retenir oui, plus encourageant. « Oui, nous pouvons vous installer sur un nouveau marché. » Je suppose qu’en termes de grammaire anglaise, cela pourrait être considéré comme un homonyme… Je pensais que c’était accrocheur.

OuiBridge semble être une agence transversale et transfrontalière. Comment Leah et vous envisagez-vous l'avenir de cette société basée à Paris ?

Ehryl O’Rourke : En effet, notre activité est transversale et transfrontalière. C’est le squelette de notre entreprise. Bien que OuiBridge soit actuellement basée à Paris, nous nous structurons bientôt en tant qu’entreprise en Chine – c’est une nécessité à 100% en termes de relations publiques et de communication, pour les marques et les concepteurs. Par exemple, nous devrons ouvrir un compte WeChat officiel. WeChat fait partie intégrante de la communication et des affaires en Chine. Nous ne pouvons pas faire cela sans être une entité légale en Chine. Dieu merci, mon partenaire est une citoyenne née et élevée en Chine ! Cependant, Paris restera toujours le lieu de notre siège, pour l’histoire de la société et de la ville elle-même.

Votre agence cible en priorité les jeunes entrepreneurs et créateurs basés un peu partout (même en Chine, n'est-ce pas ?) et ayant besoin d’accroître leur visibilité commerciale. Quels autres services et spécificités offrez-vous ?

Ehryl O’Rourke : Oui, basés n’importe où. On a été contacté par une marque de Toronto cherchant à pénétrer le marché français et une autre de France qui souhaite s’implanter en Chine. Nos services sont en quelque sorte liés les uns aux autres, du conseil aux relations publiques en passant par la création de contenu. Nous accompagnons aussi les marques ou les créateurs qui n’ont pas nécessairement le budget nécessaire pour aller à l’étranger mais qui souhaitent bénéficier de nos conseils pour entrer sur tel marché et/ou savoir de quelle manière ils pourraient se lancer. Nos services de relations publiques sont généralement plus pratiques. Nous avons noué de nombreux contacts avec des medias, en Europe et en Chine, ainsi que des partenariats potentiels avec d’autres sociétés qui permettent à nos clients d’être visibles sans jamais quitter leur pays. La création de contenu est en fait assez simple !

Ehryl O'Rourke

En tant que jeunes entrepreneures, quels sont vos principaux défis aujourd’hui ? Comment passer de la théorie apprise durant les études aux demandes concrètes du marché ?

Ehryl O’Rourke : De toute Ă©vidence, il y a un dilemme financier. Je travaille Ă  temps plein et Ă  temps partiel dans le secteur de la mode et je dĂ©veloppe OuiBridge. La gestion du temps est la clĂ©. Cependant, les plus grands dĂ©fis auxquels nous sommes confrontĂ©s aujourd’hui sont l’administration française (surtout en tant qu’étrangères) et la promotion de notre nom. Ce sont toujours les plus grandes difficultĂ©s auxquelles tout jeune entrepreneur doit faire face. Je pense que l’accumulation de tout ce que j’ai appris durant mes Ă©tudes et dans la vie m’a vraiment aidĂ© Ă  construire la base solide dont j’ai besoin pour rĂ©aliser mes rĂŞves. Comme je l’ai dĂ©jĂ  mentionnĂ©, j'ai Ă©tudiĂ© le commerce international, j’avais donc les connaissances et les compĂ©tences nĂ©cessaires pour crĂ©er une entreprise dans un environnement international. AVĚěĚĂ Paris a Ă©tĂ© ma cerise sur le gâteau ! Je dois remercier AVĚěĚĂ pour la plupart des choses apprises en matière de marketing et de communication de la mode Ă  l’échelle mondiale, faute de quoi le modèle commercial OuiBridge cesserait d’exister. La mode et le luxe Ă©voluent très rapidement. J’essaie de lire au moins un article par jour de Jing Daily ou Business of Fashion pour rester pertinente dans mon domaine. Si vous ne restez pas en phase avec les tendances du secteur, vous risquez de perdre une clientèle aussi rapidement que vous l’avez gagnĂ©e !

Ehryl O'Rourke

Sur quels projets travaillez-vous actuellement ? Pourriez-vous révéler les noms d'un ou deux de vos clients et parler de la nature des projets avec eux ?

Ehryl O’Rourke : Nous travaillons sur des projets assez excitants. Pour une marque venue de Chine (qui a travaillé pour Armani), nous réfléchissons aux moyens de faire connaître son nom sans le traditionnel pop-up store. Nous les aidons également dans leur nouvelle image de marque.

Quels conseils donneriez-vous aux étudiants souhaitant créer leur propre entreprise à l’avenir ?

Ehryl O’Rourke : Mon premier conseil est de faire en sorte que l’entrepreneuriat soit bel et bien destinĂ© Ă  ceux qui se lancent, car c’est une route cahoteuse. Toutefois, cela peut s’avĂ©rer gĂ©nial quand les choses marchent ! Pour les amateurs de montagnes russes comme moi, je recommanderais d’abord de travailler pour une entreprise pendant un certain temps et de voir directement comment une entreprise fonctionne dans le secteur de la mode. Il est important de connaĂ®tre au moins les bases de ce que l’on fait. Une fois que vous aurez bien compris les tenants et les aboutissants, rĂ©flĂ©chissez et faites le saut ! Mon deuxième conseil est de ne jamais abandonner. Se dĂ©courager fait partie du voyage, mais si votre rĂŞve est de possĂ©der votre propre entreprise un jour, alors faites-le. Si AVĚěĚĂ Paris m’a appris quelque chose, c’est bien cela : sortez de votre zone de confort, luttez contre vos douleurs physiques et Ă©motionnelles et faites de votre rĂŞve une rĂ©alitĂ© !

Pour plus d’informations sur le programme suivi par Ehryl :  Cycle Expert Mode Image et Production MĂ©dia.

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